En 2008, lorsque j’ai retrouvé mon ami Fantamadi  SOUARE, mon ancien “ange-gardien”  des années 1991 à 1994 lorsque je travaillais à Energie Du Mali, Fantamadi était marié, et avait 2 enfants : Sakalé (à droite), petite fille de 5 ans, et Malamine ( dit M’Fa ), âgé de 3 ans.

Immédiatement, le jour-même, nous avons tous habité  ensemble à Kalaban-Coura, une jolie maison avec jardin, cour et dépendance.

Et j’ai souhaité scolariser mes ” 2 nouveaux enfants “, en payant leur scolarité,  chaque année … et une jolie Djakarta pour Fantamadi.

Et le temps a passé .. les enfants ont grandi .. puis ont été rejoint par une drôle de Choupette ( dite  ” Alexi ” ), puis par d’autres frères et soeurs pour Sakalé et M’Fa .. c’est la vie …..

Ci-dessous, photo  de Février 2018.

Ma “fille”  Sakalé ( c’est ainsi que l’on parle au Mali ) est assise à mes côtés lors du baptème d’un nouveau petit frère pour Sakalé qui avait alors 15 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 2023, à 20 ans, après 2 échecs, Sakalé a obtenu son bacalauréat malien, option économie.

Quant à M’Fa, il a échoué au bac pour son premier essai; mais il va redoubler …et réussir ..

Mon village de Massonkolon, dont Fantamadi  ( le papa de Sakalé ) est originaire, a déjà quelques bacheliers,  très peu, mais aucune bachelière.

      – “Les filles, ça ne va pas à l’école .. ça aide leur maman ..surtout une fille ainée ..” dit la tradition …

      –  ” FAUX  et  archi-faux“, a répondu  cékoroba Salim SOUARE …” vive la scolarisation des filles ..!!..

Sakalé ( on prononce “Sa-ra-lé” ) est la première femme du village à décrocher ce sésame ..

Bravo ma fille ..Toutes mes félicitations ..tu as gagné ..!!..

Maintenant, il faut faire ton diplôme de santé  .. aide-soignante, infirmière, .. à toi de choisir et travailler encore ..

courage, on est tellement fiers de toi …on est là .. on est ensemble avec toi …

bisous ..

 

Photo ci-dessous :  M’Fa  ( Malamine ), et sa soeur aînée  Sakalé en mai 2023 ..

  • hé … les enfants : vous avez quand même bien grandi …Walaïe … !!.. hé M’fa .. tu fais quoi là..?
  •  rien Tonton .. je suis là pour protéger ma grande sœur au cas où .. on ne la  touche pas : c’est bien ça que tu as dit Tonton ..?
  • M’Fa … bravo .. je compte sur toi .. tu as raison, elle s’est tellement bien occupée de toi depuis toutes ces années .. Walaïe … à toi de veiller sur elle maintenant ..!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis des années que je vous parle du Mali, de Tapama et de ses activités ici et là, je viens enfin vous parler de mon village, celui qui m’a adopté depuis 1991, sans que je n’en sache rien.

En octobre 1991, je viens au Mali pour une mission financée par la Banque Mondiale : je dois remettre en état l’Informatique de Energie Du Mali ( EDM).

J’hérite d’une maison, d’une voiture, et d’un gardien, qui deviendra mon ami et mon ange gardien, jusqu’à aujourd’hui.

Il se nomme Fantamadi SOUARE.

Depuis cette date, tous mes faits et gestes seront connus de son village : Massonkolon, à l’Ouest du Mali, entre Manantali (et son lac et immense barrage)  et  Bafoulabé, où convergent 2 fleuves, le Baffing et le Bakoye, qui, dès lors, changent de nom, et deviennent le fleuve Sénégal.

Je suis donc heureux de vous présenter  mon  village :  MASSONKOLON

Commençons par les femmes

  • d’abord,  la présidente des femmes ( ou musokontigi ), la 7ème femme en partant de la gauche ,  avec son grand foulard blanc sur les épaules, sa tête et le buste (elle n’aime pas être photographiée), Mme  TRAORE.
  • Son adjointe, Sadio SOUARE, la seconde en partant de la droite, est récemment décédée .
  • Ma soeur, Sakalé ( parce que née dans la branche de Massaré, celle de Fantamadi ) , est la 4ème en partant de la droite.

 

puis  poursuivons  par les hommes …

ceux constituant alors le Conseil de Village, ou Conseil des Sages ou des Anciens.

je vous parlerai d’eux au fur et à mesure  … ( la photo date de 2009  … j’écris ces lignes le 22 février 2023…)

  • d’abord,  le chef de Village (dugutigi) : le 3ème en partant de la gauche, avec sa tenue blanche et son écharpe rouge autour du cou : Abdoulaye SOUARE, aujourd’hui  décédé .. il fut remplacé par le Numéro 2 d’alors, son adjoint, aveugle, assis à sa gauche ce jour-là, avec tenue et bonnet  marrons; lui aussi décédé depuis.
  • L’actuel chef de village, est au milieu, en tenue sombre et bonnet blanc, avec barbichette, les jambes croisées, Mr Sékuba SOUARE. Ce jour-là, il était le numéro 3 du village.
  • puis  Fantamadi SOUARE  ( mon ange-gardien ) …assis à droite, avec son pantalon rouge et sa chemise à rayures de couleurs.
  • A droite de Fantamadi, Massaré  SOUARE, en grand boubou blanc, le grand-frère de cette branche des SOUARE, mais mon petit frère, car plus jeune que moi. Ce jour-là, Massaré était  le numéro 5 du village.
  • On dit que j’étais le numéro 4. [ Le classement se fait automatiquement en fonction de la date de naissance. Le plus ancien est automatiquement le chef de village. Ainsi, chaque famille a la même chance d’avoir un de ses membres désigné chef de village un jour. Donc justice, fraternité, loyauté, etc … sont des valeurs banales ...on ne peut procéder autrement … ]; ce jour-là, le village m’a fait part de leur décision unanime de me nommer  Salim SOUARE … du nom du saint inhumé dans le village d’à côté, Diakhaba.
    • ce jour-là, je ne savais rien de tout ça :  ce saint est visité en pèlerinage chaque année à la date anniversaire de la naissance et du baptême du prophète Mahomet. On vient à Diakhaba du monde entier. Le village de 2000 habitants possède une mosquée toute neuve de 5000 places financée par l’Arabie Saoudite .. avec les routes et l’électricité qui vont avec …
  • A la droite de Massaré, mon autre petit frère  Kéba  SOUARE, se cache derrière le poteau avec son bonnet blanc, et tourne la tête à l’objectif.

 

  • je reviens bientôt pour vous raconter la suite … …

Jacquy PRUDOR, dit Salim SOUARE.

 

 

Tapama est en deuil : l’adjointe de l’association des femmes de notre village fétiche, Massonkolon, a succombé aux suites d’une longue maladie (sans médicament pour soulager) ..

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Après la construction de l’escalier accédant au fleuve avec toute la sécurité indispensable, il nous fallait attaquer le deuxième tranche :  le  lavoir.

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       Depuis  des  lustres,  les  femmes de  Massonkolon ( cercle de Bafoulabé,  région de KAYES) vont  au  fleuve,  à  800 m  de  leur  village,  pour  diverses  activités.  Mais  l’accès  à  ce  fleuve  est  si  pénible  et  dangereux,  que  des  vies  ont  été  perdues.  Il  nous  fallait  “faire  quelque  chose”.

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Adieu Dugutigi;

Il était le chef de village de Massonkolon.  Cet homme si jovial,  plein d’entrain,  généreux, si heureux de tout  partager,  chaleureux : il nous a quitté. Lire la suite